Le Figaroscope · 3 mai 1995 · BAJAZET

Le Figaroscope · 3 mai 1995 · BAJAZET
La tragédie est une énigme qui échappe à toute résolution.
Presse régionale
Avant-papier
M.Th.
03 Mai 1995
Figaroscope
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Le Figaroscope

3 mai 1995 · M. Th.

Complot chez la Sultane

Racine écrit Bajazet, sixième de ses pièces après le triomphe de Bérénice. Il puise son inspiration dans l'histoire turque. La scène se passe à Byzance, capitale de l'Empire ottoman, dans le sérail du sultan Amurat.

La tragédie, entrée au répertoire de la Comédie-Française en 1680, est aujourd'hui jouée au Vieux Colombier, mise en scène par Éric Vigner. On doit à ce jeune metteur en scène, directeur du centre dramatique de Lorient, des travaux aussi différents que le montage de LA Maison d'os de Roland Dubillard, présentée dans une usine désaffectée d'Issy-les-Moulineaux et sous l'Arche de le Défense, ou La Pluie d'été de Marguerite Duras, avec les élèves du conservatoire d'art dramatique.

De Bajazet, il ne veut privilégier que l'alexandrin et il conclut : "La tragédie est une énigme qui échappe à toute résolution."

Tentons néanmoins de raconter l'intrigue. Roxane (Martine Chevallier), favorite du sultan Amurat, a toute autorité sur le sérail. Amurat y tient prisonnier son frère Bajazet (Éric Ruf). En l'absence du sultan, son grand vizir Acomat (Jean Dautremay) ourdit un complot. Il favorise le penchant de Roxane pour Bajazet. Mais la princesse Atalie (Isabelle Gardien) aime Bajazet en secret. Un amour réciproque...

Julien Gracq préfaçant Bajazet écrivait : "C'est la tragédie de la mise à mort, la tragédie du cadavre derrière la porte."