L’art de la renaissance · Roland Castro

L’art de la renaissance · Roland Castro
Portrait de Roland Castro
Note d’intention & entretien
Sébastien Thiéry, Roland Castro
2011
Magazine N°1 du Théâtre de Lorient
Langue: Français
Tous droits réservés

L’art de la renaissance

Propos de ROLAND CASTRO reccueillis par Sébastien Thiéry

Sous ses dehors cabotins, voire mégalos, l’architecte ROLAND CASTRO cultive depuis toujours l’art de la métamorphose. C’est à Lorient, Quai de Rohan, qu’après l’échec de la mission Banlieues 89 il a commencé à exercer son art du remodelage, en judoka urbain prônant une architecture de la délocalisation et de l’urbanité. Et s’il la qualifie d’" autobiographique ", c’est que cette conception de l’architecture, qui frotte aujourd’hui son idéalisme au chantier politique du Grand Paris, lui vient d’une blessure fondatrice.

Roland CASTRO en 5 dates :
1940 : Naissance à Limoges.
1971:  Renaissance sur le divan de Jacques Lacan.
1983 : Renaissance par la grâce de François Mitterrand (mission Banlieues 89).
1992 : Renaissance sur le sol de Lorient ("remodelage" du Quai de Rohan).
2012 : Renaissance dans l’insurrection… et réalisation effective du "Grand Paris".

Une jubilation certaine ne peut manquer de s’éveiller lorsque, en portraitiste, l’on s’approche du cas ROLAND CASTRO. Incorrigible bavard, expansif à souhait, arpenteur des salons présidentiels et de leurs antichambres, l’architecte se remarque de loin, statufié qu’il est par une imagerie d’ores et déjà accumulée sur la place publique. Le cliché menace, et l’on devine que c’est en négatif du monument CASTRO, dans ses infimes détails comme ses lointains contrechamps, que réside le sel d’une véritable singularité. On devine qu’il va falloir l’interroger de biais et prendre la chronologie en déroute pour échapper au "trait pour trait" de cette figure de l’architecture. Mais l’on sait aussi combien, piètre stratège politique, volubile au caractère bien trempé tendance maladroite, ROLAND CASTRO n’est pas du genre à tenter l’esquive, maquiller l’histoire, ou glisser les moutons sous le tapis. Il ouvre grand les placards et, non sans gourmandise, contemple avec vous. C’est qu’un certain cabotinage ne cesse de le rendre curieux de son propre destin. Il s’offre alors au jeu de l’entretien, l’œil rieur, curieux de lui-même, s’écoutant parler en votre compagnie.

L’espace du nom

Dans un impeccable costard beige-estival, il reçoit en terrasse du Café de Flore, au cœur d’un Saint-Germain-des-Prés antique et hanté, décor de sa jeunesse sulfureuse. Sur les pavés alentours, il s’est forgé une renommée d’infatigable activiste. Plutôt que de nous engouffrer d’emblée dans ce boulevard biographique, nous nous engageons sur un chemin de traverse, entre politique et architecture, et nous arrêtons sur le nom des lieux : nous nous trouvons place Mehdi Ben Barka, du nom de l’opposant marocain kidnappé ici-même en 1965. "Le meilleur boulot qu’ait fait Delanoë en termes d’urbanisme, c’est de la toponymie." ROLAND CASTRO a, plus qu’on ne pourrait le croire, l’œil rivé sur les éléments scénographiques qui font de la ville un théâtre. L’urbaniste mastodonte a le sens du matériau symbolique qui rend la ville habitable, de la texture urbaine qu’ont si longtemps niée les adeptes d’une architecture moderniste ayant déchiré le tissu urbain à grands coups d’objets solitaires en béton armé. Contre une ville qui se développe tel un désert de sens, il s’agit de l’écrire, d’en cultiver l’éloquence : elle est une adresse qui s’adresse avec laquelle l’habitant dialogue pour s’y reconnaître. "Bâtiment B, appartement 12 : touché coulé !", s’exclame-t-il pour fustiger la casse humaine qu’engendre le grand ensemble, blessure d’une banlieue qu’il ne cesse de désirer panser. La médecine n’est pas scientifique, mais bien littéraire, défend ce CASTRO philosophe demeurant à l’ombre d’une caricature de vociférateur qui le précède. Dans ses mémoires publiées il y a quelques mois(1), il écrit à trois reprises que "seul le poète fonde ce qui demeure", paraphrasant, sans le citer, Hölderlin. ROLAND CASTRO se rêve poète, "intellectuel fabricant".
Nous bifurquons vers le Grand Paris, projet présidentiel dans lequel il s’est engagé corps et âme. C’est qu’ici même, l’enjeu est aussi d’écriture : "Paris est un signifiant génial, auquel chacune des banlieues doit être rattachée." L’"apartheid urbain" qui l’obsède, partisan qu’il est d’une délocalisation des hauts lieux culturels et institutionnels au-delà du périphérique, s’inscrit selon lui dans les esprits comme fracture symbolique, comme défaut d’appartenance. L’opération coule de source : "Aux arrondissements, il faut retirer les numéros et leur donner des noms comme Paris-Les Halles, Paris-Quartier Latin, et aux communes de banlieues, leur ajouter le signifiant majeur : Paris-Sarcelles, Paris-Saint-Denis." Alors, "si tu t’appelles Mohammed et qu’il y a des connards qui te demandent un CV anonyme pour bien te déprimer, au moins tu habites Paris !" Construire la ville, c’est toucher à cette infime matière rituelle et cultiver ainsi "l’urbanité", l’espace habité dans toute son épaisseur sensible. Mais si la ville est un théâtre, elle est aussi une scène pour l’architecte éventuellement tenté d’y sceller une plaque portant son nom sanctifié. "Je veux construire à Paris", répète-t-il, ajoutant que s’il pense à la postérité, c’est de son vivant qu’il veut la connaître. Nous achevons le parcours toponymique sur le terrain du patronyme. Les railleurs le dépeignent mégalomane. Il s’en explique : "Je suis très clair avec moi-même. Chez mes parents, il n’y avait qu’un seul bouquin : le dictionnaire. Je veux donc ma place dans le dictionnaire !"

Sur les blessures, construire

En termes de charge toponymique, Lorient n’est pas en reste. Cet ancien centre du Comptoir des Indes, dont l’une des artères menant au port se nomme "Rue du bout du monde", ne peut qu’éveiller l’esprit d’un ROLAND CASTRO qui, dans ses mémoires, souligne : "Quant à nous, ils nous a fallu apprendre à vivre sans Dieu, sans ailleurs ; il nous aura fallu inventer notre ailleurs, tout près de chez nous." Lorient s’avère effectivement pour ROLAND CASTRO cet ailleurs qui est une fondation, la scène bien réelle d’une renaissance qui a lieu au tournant des années 1990.
Mais avant d’aborder cette rencontre avec Lorient, il convient de descendre jusque dans les arcanes d’une blessure profonde, pour retrouver ce qui sans doute le lie secrètement au destin de cette ville. ROLAND CASTRO est né juif, en 1940. "Je suis né exterminable", note-t-il encore. Alors, très tôt, se forme le sentiment d’une dette contractée à l’endroit des résistants français : "Ma vie s’est construite sur ce que je leur dois, une vie à tenter de leur montrer qu’ils avaient raison", écrit-il en ouverture de ses mémoires. Tout ceci n’affleure pas dans notre conversation, mais résonne dès lors que, décrivant Lorient, il évoque "une ville blessée, l’une des dernières villes libérées". Loin de déplorer une reconstruction au rabais, architecture de convalescence ou sans conviction, il pose sur la ville un regard d’une tendresse certaine, concédant tout juste : "L’architecture était peut-être assez peu gracieuse, on a qu’à dire ça comme ça !" Il souligne surtout combien les habitants ont eu raison de se battre pour que l’on reconstruise à l’endroit des ruines, sur les traces urbaines, et non à côté, comme le prévoyaient les premiers plans. Voici qui dessine une vision, un manifeste : construire sur les blessures, et ne pas les nier, pour "évolutionner" la ville. Un "judo urbain", défend-il dans ces textes, consistant à retourner n’importe quelle situation, aussi dramatique soit-elle. Un plaidoyer pour une ville assumant sa mémoire, fût-elle douloureuse, et trouvant le chemin d’un déploiement dans la douceur mais avec détermination. Un optimisme débordant sans doute qui, quelle que soit la blessure et sa profondeur, autorise toutes les ambitions. À Lorient en tout premier lieu, ROLAND CASTRO va faire la démonstration de cette intuition, d’une flamboyance qui prend le désastre comme contexte. Et nul doute que dans ce dessein, se lit bien davantage que ce que l’histoire de l’architecture voudra bien en retenir. Car, comme il se plaît à le répéter à qui veut bien l’entendre, son œuvre d’architecte est autobiographique.
En 1989, les quatre barres de béton du Quai de Rohan sont dans un état déplorable. Jean-Yves Le Drian, alors maire de la Ville, envisage leur destruction. Un concours à idées est néanmoins lancé. ROLAND CASTRO en est le lauréat : "Je suis incapable de raconter comment ça m’est venu." Sous l’effet d’une sédimentation sans doute, de la maturation d’une pensée qui, nécessairement, le conduisait là. Sa vision se cristallise brusquement. Il propose alors au maire une sortie en bateau et, face à ce qu’il qualifie de "barrage contre l’Atlantique", lui explique comment en perçant une rue en son milieu et transformant l’existant, une façade maritime digne de ce nom doit éclore. Ainsi se définit le "remodelage", à savoir "reconnaître la ville telle qu’elle est, et la transformer". Entre 1992 et 1996, la transformation opère : excroissances, terrasses, bow-windows, écrêtage de certains des bâtiments, modification des structures intérieures des appartements, ajouts de petits bâtiments pour compenser la centaine de logements détruits. L’inégalité de traitement aère ce qui, monolithique, écrasait. Surmontée, une situation tragique cède la place à un resplendissant quartier. Il sait combien la réalisation de ce projet doit à un environnement politique et administratif exceptionnel. Il sait surtout qu’il formule ici ce qui va devenir son combat, son mot d’ordre : métamorphoser le pire, en visant le meilleur, autant que faire se peut. L’élan se prolonge quelques années plus tard dans le secteur voisin où, entre autres, il remodèle la barre République. La stratégie, audacieuse, est identique : découpée, rehaussée de deux étages côté mer, augmentée d’un cours et d’une place plantée, la barre se métamorphose, et se réinscrit alors dans la ville.
Cette sculpture de l’existant, stratégie architecturale et non pas foncière comme l’est la destruction, n’est pas qu’un geste plastique. "Ces projets ont eu une influence décisive sur la ville de Lorient dans son ensemble", assure-t-il. Sur les habitants des immeubles en question tout au moins : "On s’est rendu compte que, fiers de leur habitat, ils recevaient de nouveau chez eux." Participant d’un "droit à l’urbanité" qu’il ne cesse d’invoquer, il jure, statistiques à l’appui, que le remodelage entraîne une profonde transformation politique. Il en va ainsi en région parisienne où, après ces premières expériences lorientaises, il a poursuivi son ouvrage : "À Villeneuve-la-Garenne où j’ai remodelé la Caravelle, grand ensemble ô combien tragique, les émeutes ne se sont pas déclarées en 2005." La grâce du grand œuvre. Ou le remodelage érigé en religion.

Voir grand

ROLAND CASTRO a quelque chose comme une foi chevillée au corps. "J’ai voulu réparer, écrire l’Histoire, pas moins, idéologiquement, politiquement et urbanistiquement. J’ai rêvé de remodeler le monde", s’aventure-t-il dans ses mémoires toujours, qu’il titre Fabrique du rêve. Cette vocation, dix ans avant qu’elle ne trouve dans le remodelage du Quai de Rohan le chemin d’une réalisation, il l’a exprimée en 1981 dans six lettres successives envoyées à François Mitterrand, fraîchement intronisé Président de la République. ROLAND CASTRO est alors bouillonnant. Il rêve que la promesse de "changer la vie" s’applique aux banlieues, à ce qu’il regarde déjà comme un désastre. "À quelques encablures du Café de Flore on a construit ces barres de merde, tempête-t-il, et Sartre n’a rien dit, personne n’a rien dit !" En 1981, il est grand temps qu’on se le dise. Mitterrand le reçoit, et l’entend. À la fin de l’entretien, sur le pas de la porte, il lui confie : "Vous et moi, monsieur CASTRO, savons bien que le pouvoir, cela ne compte pas ; nous savons que ce n’est rien. Mais comme nous l’avons, nous allons l’exercer, n’est-ce pas ?" Dans Fabrique du rêve, il commente : "Lorsque je sors de son bureau, je flotte, je suis en état d’épectase, telle une grande mystique mariée avec le Christ lorsqu’elle rencontre enfin son conjoint. "
En 1983, le président lui confie la fameuse mission Banlieues 89. En compagnie de l’architecte Michel Cantal-Dupart, il anime une folle équipée qui traverse la France, active des dizaines de projets, et esquisse les ambitions de ce qu’il nomme déjà le "Grand Paris". Dès le milieu des années 1980, ROLAND CASTRO tient son programme : délocalisation à tout va, implantations des théâtres et ministères en périphérie, multiplication des polarités. Il veut "ennoblir les banlieues". Las, Mitterrand poursuit un tout autre ouvrage alors qu’il destine Opéra et Grande Bibliothèque à l’écrin du Paris intra-muros. ROLAND CASTRO semble prêcher dans le désert, mais poursuit son chemin de croix. Divine surprise : en 1990, il voit miroiter le tout premier ministère de la Ville. Pendant 15 jours, il se sent ministrable. Michel Delebarre est nommé. "Ma vanité en prend un coup, mais ça lui fait du bien." Pis : en 1992, c’est à Bernard Tapie que revient le Graal. Il claque les portes, démissionne de tout, rend sa carte du PS. Et Mitterrand de lui asséner le coup de grâce : "Vous êtes un sentimental, Roland. On ne peut pas faire de politique avec vous." Il jure que c’est parce que ses projets pour les banlieues menaçaient de faire chuter les scores du FN que le stratège président l’a progressivement lâché. Durant ces dix années mitterrandiennes, il s’est esquinté à démontrer, montrant peu, œuvrant à peine. En bout de course, il sombre presque. Il croise alors l’histoire des barres du Quai de Rohan. "J’arrive à Lorient à l’été 1992, et j’ai le sentiment de pouvoir faire quelque chose d’utile. " Il répare la ville, et se redresse. Puis enchaîne les projets, affinant son art du remodelage notamment, en compagnie de son associée Sophie Denissof.
Sensible sans aucun doute, il transforme et non détruit, cherchant le moyen d’engager la ville et ses habitants dans un processus d’évolution douce. Dans le même temps, rêvant de déplacer les ministères ici ou là, il s’imagine souverain, ou se prend pour leur "conjoint", mégalomane à souhait. "La mégalomanie, il paraît que c’est pas bien. Mais la micromanie, c’est pas terrible non plus ! " Il voit l’architecture en grand, et ne cesse de se raconter qu’il œuvre pour changer la vie, véritablement. La périphérie est certes son terrain, mais il a un faible pour la périphérie du centre : "Le Grand Paris, c’est l’histoire de ma vie." Aujourd’hui même, il y travaille ardemment, faisant partie des dix grands architectes réunis pour ce chantier présidentiel. D’aucuns s’insurgent de le voir auprès de Nicolas Sarkozy, comme ils le huèrent lorsqu’il travailla pour Charles Pasqua dans les Hauts-de-Seine dix années plus tôt, pour remodeler la Caravelle. Il peste, célébrant le premier pour son "dynamisme" et décrivant le second comme le "meilleur maître d’ouvrage qu’il ait jamais connu". Tout en soulignant, le doigt tendu, qu’il ne s’est jamais privé de critiquer violemment leur politique liberticide et policière.

La jeunesse, inlassablement

La police, il l’a affrontée plus d’une fois sur les pavés alentours dans les années 1960. Treize années de Beaux-Arts, autant de militantisme acharné. À l’Union des étudiants communistes, au PC dont il est exclu en 1965, puis maoïste, fondateur du mouvement Vive la Révolution. "Nous ne sommes pas contre les vieux, mais contre ce qui les a fait vieillir. " L’art du slogan, mais aussi de la lutte, du corps-à-corps. À deux pas du Flore, c’est à coups de barres de fer qu’il est massacré par les fascistes. Il est de tous les combats, défendant les homosexuels et les arabes bien avant qu’ils deviennent gays et beurs. Il reçoit mai 68 comme en intraveineuse, exalté. On hésite à comprendre ces années sous l’angle de l’enthousiasme ou du surmenage. ROLAND CASTRO exagère, très tôt. Et très tôt, des gouffres vertigineux s’ouvrent sous ses pas au détour d’un virage. En 1971, il dissout son mouvement, puis se met à boire pour se détruire, "en commençant le matin, méthodiquement". Il rencontre le psychanalyste Jacques Lacan, son "père de substitution". En 7 ans, celui-ci le réanime. Sitôt sur pied, il s’enivre de nouvelles promesses. Après Lacan, ça sera Mitterrand. Il n’exagère pas : il mène une vie exagérée. "Revenu de tout par l’expérience, on peut décider de n’être revenu de rien ; maintenir une innocence, décider de l’innocence." Ainsi écrit-il sur son inoxydable désir de construire, de se reconstruire.
À l’autre bout du temps, aujourd’hui même, il prévient : "Je suis dans l’état qui était le mien en avril 68. L’insurrection vient. Je le sens. J’en suis sûr. Je vous l’annonce !" Il y a 5 ans, il avait tenté l’aventure présidentielle porté par le Mouvement de l’Utopie Concrète, mouvement "évolutionnaire" d’une inventivité folle qu’il avait créé au lendemain du 21 avril 2002. Il adore écrire dans son programme : "Dissolution de l’ENA." C’est qu’il exècre la langue trafiquée des techniciens qui traitent les "pauvres" en gens "modestes", "comme s’ils devaient en plus manquer d’orgueil !" Et leurs critères de sécurité ou environnementaux, leurs règlements entassés et autres principes de précaution qui, pesant sur chaque chantier, épuisent le champ des possibles. La politique parce que l’architecture aurait ses limites ? "Oui, bien sûr, mais il n’y a aucune différence entre ma pensée d’architecte et celle de l’homme politique que je suis. " Avec le MUC en 2007, fort d’un programme échevelé où figure " le devoir de ne pas se taire ", il entame un tour de France : de Saint-Tropez à Sarcelles, pour " être présents là où la société se construit, venant de là où elle se délite". Il abandonne, faute de parrainages suffisants. Aujourd’hui, il se sent d’humeur à passer outre tous les obstacles : "Peut-être qu’on va devoir prendre Paris pour faire enfin le Grand Paris. Je suis en forme pour ça !"
À n’en pas douter, comme aux premières heures des Beaux-Arts, comme en 71 sous l’effet de Lacan, comme en 83 avec Mitterrand, comme en 92 à Lorient, ROLAND CASTRO est aujourd’hui en phase ascendante. Ses mémoires, il les qualifie d’"avenir", les ayant écrites "la vie devant soi". Il les achève en citant Aragon : "Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard." Non sans préciser : "Je pense avoir fait mentir le poète." On se quitte brusquement : il a rendez-vous.

1. ROLAND CASTRO, La longue, lente, périlleuse (et poilue) fabrique du rêve – Mémoires, Edition de l'Archipel, 2010.