Théatrorama · 19 octobre 2009 · SEXTETT

Théatrorama · 19 octobre 2009 · SEXTETT
Un théâtre de l’intime qui parle très fort de l’inconscient.
Presse nationale
Avant-papier
Bruno Deslot
19 Oct 2009
Theatrorama
Langue: Français
Tous droits réservés

Théatrorama

Bruno Deslot · 19 octobre 2009

Sextett

Bouleversé par la mort de sa mère, Simon revient dans la maison de son enfance, hantée par des femmes aux désirs pervertis par le vice. Deux sœurs, Jane et Blanche, passionnées par les lieder de Schubert, entonnent des extraits de l’œuvre du grand maître, comme pour sonner le glas d’une mort annoncée. Leur relation trouble est édulcorée par une musicalité ambiante qui rythme les fantasmes des protagonistes de la pièce. Une jeune fille habillée en latex, se réclame être la pute de celui qui vient de perdre sa mère, afin d’en obtenir une robuste pénétration. Claire, une collègue de Simon, se rapproche du jeune homme en observant une stratégie douteuse. Entre réel et imaginaire, désirs débridés et morbidité, les scènes s’enchaînent au rythme des trous que creusent Walkyrie, la chienne de Jane et Blanche, dans le jardin d’à côté, dont les haies ne semblent pas assez hautes.

Dans un style résolument contemporain, Rémi De Vos plonge ses personnages dans l’obscurité sombre de leurs désirs inconscients. Entre le désir et la mort, le sexe s’érige et s’impose comme un rite d’initiation qui emporte Simon vers une liberté conditionnelle. La mort comme libération vers un désir affirmé de franchir les barrières de l’interdit ou celle de circonscrire la déviance dans un univers irréel ? L’auteur s’affranchit des limites du raisonnable en contenant ses personnages dans la tentative, sans cesse renouvelée, de s’émanciper du cadre donné dans lequel ils évoluent. Un théâtre de l’intime qui parle très fort de l’inconscient, ici la vie est un exutoire à la folie.