Le Provencal · 14 mars 1996 · L’ILLUSION COMIQUE

Le Provencal · 14 mars 1996 · L’ILLUSION COMIQUE
Avant-papier pour Martigues
Presse régionale
Avant-papier
14 Mar 1996
Le Provencal
Langue: Français
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Le Provencal

14 mars 1996

Au total quatre représentations à Martigues auront été données de cette pièce qui, depuis janvier dernier, a entamé un étonnant tour de France. D'ici juin, les comédiens de la compagnie Suzanne M. Éric Vigner, auront présenté 85 fois cet "étrange monstre" suscitant toujours le même étonnement du public. Car il s'agit d'une plongée totale dans cet univers du 17ème qui peut sembler si loin de nous.

Et pourtant on s'y immerge, tout en se laissant bercer par la l'étrange mélopée des alexandrins que les comédiens prennent tant d'application à si bien énoncer, appréciant d'autant mieux la césure... En toile de fond, la précieuse présence des musiciens de l'Ensemble Matheus; ils ponctuent de leurs musiques baroques l'effet de rêve persistant de cet univers en apesanteur.

Déclaration de foi

En choissant L'illusion comique pour inaugurer cet été la réouverture du Centre dramatique de Bretagne, Vigner n'a pas choisi la facilité, demandant à ses comédiens une performance quasi quotidienne.

Pourtant le choix de cette oeuvre, peu jouée car difficile à mettre en scène, s'est imposée à lui. "Il s'agit", nous dira mardi soir Vigner, "d'une véritable profession de foi de Corneille, d'un véritable manifeste. Tous les genres du théâtre y sont présents, la comédie, la tragédie, la comédie del arte". Il dit aussi que le théâtre est une activité nécessaire, parce qu'un endroit où notre société se regarde et pose quelques problèmes existentiels et essentiels. C'est en ce sens que cette pièce est très actuelle et que Corneille reste à mes yeux, le père du théâtre.

A propos de L'illusion comique

Afin sans doute de mieux appréhender la pièce, de mieux apprécier cette mise en scène d'une si grande légéreté proposée par Vigner, il n'est pas inutile pour le spectateur d'aujourd'hui de se replonger dans l'ambiance et dans la langue du Grand siècle.