Le Télégramme · Quimper · 7 novembre 2009 · SEXTETT

Le Télégramme · Quimper · 7 novembre 2009 · SEXTETT
La pièce de RÉMI DE VOS et ÉRIC VIGNER a séduit le plus grand nombre.
Presse régionale
Critique
Éliane Faucon-Dumont
07 Déc 2009
Le Télégramme
Langue: Français
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Le Télégramme · Quimper

7 novembre 2009 · Éliane Faucon-Dumont

Sextett, décalé et joyeux

Complètement farfelue, la plupart du temps irrésistible, Sextett, la pièce de Rémi De Vos et Éric Vigner a séduit le plus grand nombre, vendredi soir au Théâtre de Cornouaille.

Le rideau se lève sur un beau décor, superbement éclairé. On reconnaît ici la patte d'Éric Vigner, très marqué par son passage aux Beaux-Arts. Dans un salon de style "art déco", Simon (excellent Micha Lescot), fait une entrée remarquée. Il vient d'enterrer sa mère et Claire, sa collègue de travail, tente de le réconforter à sa façon ! Le chien des voisins laboure consciencieusement le jardin. Arrivent, tout de noir vêtues ses propriétaires. Désoeuvrées, elles répè- tent Schubert et font des avances à Simon. Puis voici Sarah, ah ! Sarah !

Du rythme, du mystère. Nous voici embarqués, sur un rythme effréné, dans une bien étrange histoire. La musique variée semble tisser un fil entre Simon et ses comparses. C'est en tout cas une hypothè- se, car les auteurs nous perdent délibérément dans un univers ou, comme les corps, les épisode se télescopent joyeusement. Les voisines chanteuses, vêtues comme les notes du piano, Claire, la blanche, chantent à Simon leur propre petite chanson. Tenté, il résiste !

Mais lorsque la belle Walkyrie, la chienne des voisines, tente l'aventure, on le sent prêt à craquer. Et puis, il y a Sarah, la bimbo d'argent, dont la voix couvre les octaves. Qui estelle ? Le père, la mère, l'oncle de Simon, où tout simplement Sarah, la tentatrice ? Mystère, mystère. Les quatre "sirènes" délirantes tentent aussi de raconter à Simon ce que pourrait être son abracadabrantesque histoire. Et ces récits de transsexuels, imaginaires ou pas, sans jamais tomber dans la vulgarité, sont irrésistibles ! Le rideau tombé, on s'interroge, puis on se contente à nouveau d'en rire joyeusement. Quelle belle soirée !