Le Commercial du Gard · 25 février 2004 · ANTIGONA

Le Commercial du Gard · 25 février 2004 · ANTIGONA
Biographie du compositeur Tommaso Traetta
Presse régionale
25 Fév 2004
Le Commercial du Gard
Langue: Français
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Le Commercial du Gard

25 février 2004

L'intrigue

À la mort d'Oedipe, ses deux fils, Etéocle et Polynice, doivent régner à tour de rôle sur thèbes, mais, au bout d'un an, le premier refuse de rendre la couronne à son frère. À la suite d'un combat mortel pour les deux rivaux, Créon, leur oncle, devient roi. Considérant que Polynice a déclenché une guerre civile contre sa patrie, le nouveau souverain interdit à quiconque de lui offrir une sépulture. Antigone, défiant son autorité, le fait incinérer et Créon la condamne aussitôt à mort.Souverain éclairé, Créon prend alors conscience de sa cruauté, pardonne à Antigone et demande à être pardonné pour sa dureté, pour avoir laissé la sévérité étouffer ses sentiments naturels

Le compositeur

Né à Bitonto, près de Bari, en 1727, TOMMASO TRAETTA part très jeune pour Naples, où il étudie au Conservatoire de Santa Maria Loreto, sous la férule de Nicola Porpora et de Francesco Durante.
Il fait ses débuts dans l'opéra à l'âge de 24 ans, avec Farnace, créé avec succès au Teatro San Carlo.
En 1757, il donne Ezio au Teatro delle Dame à Rome, puis La Nitteti à Reggio Emilia, Didone abbandonata à Venise, Demofonte à Milan et Olimpiade à Vérone.
En 1758, il est invité par le Régent du Duché de Parme, Philippe de Bourbon, et devient Maître de Chapelle. La même année, il donne Solimano.
Sous l'influence du premier ministre français Guillaume du Tillot, despote éclairé qui veut réformer le " melodramma seria ", TRAETTA reprend le livret utilisé par Jean-Philippe Rameau pour Hippolyte et Aricie en 1733, qui est remanié par Innocenzo Frugoni. Le succès d'lppolito ed Aricia est tel que le compositeur et le librettiste composent un nouvel opéra, I Tindarii, inspiré de Castor et Pollux, qui est représenté à Parme en 1760.
En 1759, TRAETTA, vient à Vienne pour la création de Iphigénie en Tauride, sur un livret de Mario Coltellini, puis en 1761 pour celle d'Armida, sur un livret du comte Giacomo Durazzo.
En 1765, TRAETTA dirige le Conservatoire de l'Ospedaletto à Venise. Quelques temps plus tard, il succède à Galuppi comme enseignant et Maître de Cour à Saint-Pétersbourg, puis comme directeur musical de l'Opéra au service de Catherine II.
Rentré à Naples pour enseigner au Conservatoire de la Pietà, après un bref et infructueux séjour à Londres (son Germondo, sur un livret de Goldoni, y connut un cuisant échec), il s'établit à Venise de façon définitive.
En 1779, il meurt d'une maladie pulmonaire, sans pouvoir achever son dernier " dramma giocoso ", Gli Eroi dei Campri Elisi.
Encore apprécié au début du XIX' siècle, en particulier en France où l'on imprimait ses airs et ariettes, celui qui indiquait ingénument à son public les plus belles scènes de ses opéras en disant " Signori, badate a questo pezzo " (veuillez prêter une attention particulière à ce morceau), tomba peu à peu dans l'oubli.