Têtu · Novembre 2009 · SEXTETT

Têtu · Novembre 2009 · SEXTETT
Le désir comme carburant.
Presse nationale
Avant-papier
C.L
Nov 2009
Têtu
Langue: Français
Tous droits réservés

Têtu

Novembre 2009 · Propos reccueillis par C.L.

Le désir comme carburant

Désir en tous ses états, tel est le mot d'ordre-programme de la saison théâtrale d'Éric Vigner, le directeur du CDDB à Lorient.

Comment est née l'idée d'articuler votre saison autour du désir?

En fait, je venais de monter à Atlanta Dans la solitude des champs de coton, de Koltès, qui est vraiment une pièce sur le désir. Or il se trouve que j'avais comme assistant Scott Turner Schofield, dont je sentais bien qu'il y avait quelque chose de profondément féminin en lui... Et j'ai appris que c'était une femme en train de devenir un homme, ce dont il témoigne dans son spectacle, Comment devenir un homme en 127 leçons. Alors je me suis dit que c'était intéressant de voir comment la question du désir pouvait littéralement prendre forme. Avec Sextett, il s'agit de témoigner d'une sorte de confusion des genres, de bordel ambiant.

Le désir, c'est un carburant. On est dans une époque où tout se remet en question, avec une ouverture sur tous les possibles. Et le théâtre est utile quand il témoigne de l'époque dans laquelle on vit.

Au centre de votre programmation, comment fonctionne SEXTETT que vous montez avec Micha Lescot et Maria de Medeiros ? Est-ce une comédie érotique?

Oui, comme un rêve érotique avec des aspects comiques, d'autres plus cauchemardesques: un personnage apprend, par exemple, que sa mère était en fait son père... Et va se retrouver confronté à un certain nombre de créatures qui sont autant de désirs incarnés. Quelle identité sexuelle va-t-il choisir? On pousse le bouchon très loin dans le délire! Mais ce n'est pas pour alitant une thèse sociologique sur l'identité sexuelle. Il s'agit juste de témoigner d'une sorte de confusion des genres, de bordel ambiant. Et le tout dans une approche musicale...

La pièce s'adresse d'ailleurs aux mélomanes "avertis"!

Parce que, dans Sextett, la musique n'est pas du tout un facteur apaisant! Comme Gilles de Rais qui était dans tous ses états après avoir écouté des chœurs d'enfants...

Cette année, vous accueillez aussi le cinéaste Christophe Honoré. Pourquoi l'avoir choisi comme artiste associé au théâtre?

On s'est rencontrés via le Festival d'Avignon et on s'est découvert beaucoup de points communs, à commencer par la Bretagne, une passion pour les mélodrames de Douglas Sirk... Il y a beaucoup de passerelles entre le théâtre et le cinéma, nous avons trois projets communs sur trois ans pour en faire la preuve.