Albanie · Shekulli · 20 mars 2007 · LE BARBIER DE SÉVILLE

Albanie · Shekulli · 20 mars 2007 · LE BARBIER DE SÉVILLE
Entretien avec le metteur en scène ÉRIC VIGNER. (article en albanais)
Presse internationale
Avant-papier
20 Mar 2007
Shekulli
Langue: Albanais
Tous droits réservés

SHEKULLI 

20 Mars 2007  · Article traduit et résumé REINOLD BAKALLI

ENTRETIEN AVEC LE METTEUR EN SCÈNE ÉRIC VIGNER

Pour la première fois, un spectacle en noir et blanc.

Un BEAUMARCHAIS en costumes albanais.

Le metteur en scène ÉRIC VIGNER évoque les détails de cette œuvre et son expérience de mise en scène au Théâtre National de Tirana :

"J’ai rencontré les acteurs de la pièce lors de ma première visite en Albanie et j’ai décidé de travailler avec eux. Ce n’est pas facile étant donné que je ne parle pas albanais, mais votre culture, la polyphonie, les costumes m’ont beaucoup séduit et m’ont conduit à imaginer un spectacle en noir et blanc.

Tout le monde sait que le monde n’est ni complètement noir, ni complètement blanc. La chose la plus intéressante est la connivence entre les deux. Quand elle a été écrite (juste avant la Révolution Française), cette comédie représentait le nouveau théâtre pour l’époque. De même je vais travailler avec les acteurs pour réussir une mise en scène moderne tout en conservant le rapport à l’histoire et à la tradition.

On ne peut construire le futur sans se rappeler le passé, ou l’"ancien monde".

Pendant ma première visite en Albanie j’ai été impressionné par la culture albanaise, par le contraste noir et blanc des costumes et leur simplicité. J’ai tout de suite pensé au spectacle, au XVIIIe siècle, car les costumes traditionnels sont de la même époque que celle du BARBIER. C’est ainsi que j’ai accepté le projet d’ANILA ZAJMI : des manteaux noir et blanc, des chapeaux traditionnels albanais…

(…) Dans ce genre d’expérience, de rencontre entre deux cultures, c’est le théâtre qui devient la langue universelle. J’aime le théâtre parce qu’il est le plus intéressant des arts et le plus difficile en même temps. Il intègre le corps, la musique, l’espace… Il s’agit d’un art direct et archaïque. Il est incroyable que les gens s’y intéressent encore. Je crois que le théâtre a connu des temps difficiles, surtout à la fin du siècle dernier. On croit que le théâtre peut sauver le monde mais il ne le peut pas, il peut seulement aider. Je pense qu’il faut faire un théâtre plus simple et modeste, au même niveau que les autres choses de la vie.

J’aime les auteurs qui ne font pas d’analyses sociales et parlent des problèmes de la vie de tous les jours. Le théâtre social et politique ne me plaît pas. Les media sont là pour parler des questions sociales, ils en parlent trop même. À mon avis le théâtre ne doit pas s’occuper des thématiques sociales."