Theothea · 4 novembre 2009 · SEXTETT

Theothea · 4 novembre 2009 · SEXTETT
Un sextuor aphrodisiaque pour cinq instrumentistes ayant du chien...
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04 Nov 2009
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4 novembre 2009

Si l’interprétation de Simon a la vertu d’attirer la gent féminine au point de rendre leurs libidos, hystériques, son propre deuil maternel ne fera que catalyser la fascination irrépressible d’un quintette du beau sexe, à faire tomber Micha Lescot à la renverse.

Au Rond-Point, toutes vont vouloir s’arracher ce flamboyant objet du désir qu’une course folle de cour à jardin, va dans les grandes largeurs de la scène Renault-Barrault, transcender en opéra pour un maestro sur ressorts, bondissant d’égéries en Walkyrie.

En effet, la direction d’Éric Vigner donne l’opportunité à son acteur fétiche de rendre élastique à souhait, la rencontre fortuite d’Eros et Thanatos qui, au contact des planches, pourrait imploser en partouze chorale à damner la génitrice de Simon. Cette logorrhée, signée Rémi de Vos, ne craint pas de rendre obsessionnel l’appétit des cinq harcelleuses jusqu’à rendre plausible l’aversion, pour ne pas dire l’inversion sexuelle, de leur conquête aux abois... à proprement dit comme au figuré, puisque le masque d’une chienne s’est, désormais, substitué au romantisme de La Walkyrie, meneuse de la meute. Aussi, de ces cantatrices en effusion à ces castratrices en puissance, ce ne sont pas les Lieder de Schubert qui pourraient en adoucir les fantasmes débridés, mais bel et bien une happy end refermant le rideau rouge sur le baiser qui tue toute autre exclusive. Ainsi, se dresse le point final d’un sextuor aphrodisiaque pour cinq instrumentistes ayant du chien et de la voix à revendre face à la glisse surnaturelle d’un contorsionniste en apesanteur.