La Tribune d'Orléans · 17 novembre 2011 · L'ACADÉMIE

La Tribune d'Orléans · 17 novembre 2011 · L'ACADÉMIE
Le frottement des différences, l’imagination circule de façon inattendue.
Presse régionale
Avant-papier
G.M.
17 Nov 2011
La Tribune d'Orléans
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La Tribune d'ORléans

17 novembre 2011 · G.M.

Le théâtre d'Orléans accueille Éric Vigner et son Académie de jeunes talents avec La Place Royale et Guantanamo

Le public orléanais va pouvoir retrouver le travail d'Éric Vigner, directeur du CDDB-Théâtre de Lorient, qu'il avait pu découvrir en 2007 puis 2008 avec Débrayage, Othello et Sextett.

Il pourra constater qu'Éric Vigner n'a pas abandonné les ''classiques'' - "la base du théâtre pour un acteur" - en choisissant de mettre en scène la Place Royale. "C'est une pièce de jeunesse de Corneille où il n'y a que des jeunes gens. Je trouvais intéressant de faire travailler cette académie sur du théâtre français et en plus avec un texte mettant en scène la jeunesse. Ici la distribution reflète la mixité de celle d'aujourd'hui. Angélique est jouée par une Malienne, son ami est Israëlien...", explique Éric Vigner.

En 2010, ce metteur en scène a en effet créé L’Académie, un laboratoire de théâtre rassemblant sept jeunes acteurs étrangers et français d’origine étrangère (Maroc, Mali, Roumanie, Belgique, Corée du Sud, Allemagne, Israël). L’Académie a été accueillie en résidence à Orléans pour créer Guantanamo, un texte composé par l'écrivain Frank Smith à partir d'interrogatoires de prisonniers de Guantanamo.

Les deux pièces sont présentées en miroir dans une même soirée. Au cours de ce voyage d’un siècle à l’autre, du vers cornélien à l’écriture incisive de Frank Smith, le frottement des différences linguistiques, humaines, historiques et sociales ouvre des espaces dans lesquels l’imagination circule de façon inattendue.

Cela donne donc La Place Royale, l’une des rares comédies de Corneille, présentée dans une mise en scène contemporaine. Alidor aime Angélique mais ne veut pas renoncer à sa liberté en l’épousant. Il imagine ''donner'' sa maîtresse à son meilleur ami. Et de l'autre "une écriture plus sèche" avec le récit de l'écrivain Frank Smith à partir des interrogatoires de prisonniers suspectés de terrorisme et enfermés dans ce centre de détention installé par les États-Unis à Cuba.

De La Place Royale à Guantanamo, c’est sur la scène du langage que se jouent et se déjouent les pièges de la manipulation et du pouvoir. Lors de ces représentations, le public verra deux pièces mais le projet ne s'arrête pas là car il consiste en une trilogie. Un troisième texte, intitulé La Faculté, écrit par Christophe Honoré sera monté dans le cadre du Festival d'Avignon et devrait être présenté à Orléans lors de la saison prochaine.