L'écriture chez Duras · Christiane Blot-Labarrère · MARGUERITE DURAS

L'écriture chez Duras · Christiane Blot-Labarrère · MARGUERITE DURAS
Le phénomène du Livre
Dramaturgie
Christiane Blot-Labarrère
Sources multiples
Langue: Français
Tous droits réservés

L'écriture chez DURAS

LA VIE MATÉRIELLE de Marguerite Duras, P.O.L, 1987.

"Le Bloc noir. Quant on écrit, il y a comme un instinct qui joue. L'écrit est déjà là dans la nuit. Écrire serait à l'extérieur de soi dans une confusion des temps : entre écrire et avoir écrit, entre avoir écrit, et devoir écrire encore, entre savoir et ignorer ce qu'il en est, partir du sens plein, en être submergé et arriver jusqu'au non-sens. L'image du bloc noir au milieu du monde n'est pas hasardeuse."

LES CONTEMPORAINS, ChristiAne Blot-Labarrère, Chap : "J'écris avec...", Seuil, 1992.

(...) MARGUERITE DURAS découvre Loti et la Petite Illustration théâtrale, une littérature de second ordre : "Je pense qu'en fait c'était le phénomène du livre lui-même qui m'attirait : le fait d'écrire en soi, plutôt qu'un auteur ou un autre".(...)
La référence majeure reste la bible : "Je la lis à intervalles réguliers. Je la relis. Jamais je ne l'ai abandonnée. Comment peut-on éviter de lire ce livre quand on l'a abordé ? Comment peut-on le quitter ? Je parle aussi du Nouveau Testament, surtout de Luc et de Matthieu. Or, Biblia en grec signifie "livres". La bible, ce sont, en effet, des livres réunis dans une sorte de bibliothèque sacrée. Tout, ici a donc de quoi s'imposer à MARGUERITE DURAS: l'esprit et la lettre, l'écriture, le livre en tant que tel qui exerce le charme".(...)

LE MONDE EXTÉRIEUR, (outside II), MARGUERITE DURAS textes réunis par ChristiAne Blot-Labarrère, P.O.L, 1993.

"Je n'ai jamais eu le désir de lire les romans étrangers, surtout ceux que j'aimais beaucoup, dans leur langue d'origine. Une langue n'est jamais juxtaposable à une autre langue, je ne le crois pas : on ne peut pas juxtaposer les angles des mots, leur longueur, etc., et leur sens. Tout le monde sait bien que la traduction n'est pas dans l'exactitude littérale d'un texte, mais peut-être faudrait-il aller plus loin : et dire qu'elle est davantage dans une approche d'ordre musical, rigoureuse personnelle et même, s'il le faut, aberrante.(...)
Un texte traduit a été traduit par quelqu'un à partir d'une lecture première toujours aussi personnelle que l'écriture, qui devrait être ineffaçable dans tous les cas".