Ouest France · 7 octobre 2003 · "... OÙ BOIVENT LES VACHES."

Ouest France · 7 octobre 2003 · "... OÙ BOIVENT LES VACHES."
Dubillard et France Culture à Lorient
Presse régionale
Avant-papier
Jérôme Gazeau
07 Sep 2003
Ouest France
Langue: Français
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Ouest France

7 octobre 2003 · Jérôme GAZEAU

Dubillard et France Culture à Lorient

Le Centre dramatique de Bretagne (CDDB) a enfin les coudées franches. Depuis huit ans, le répertoire contemporain français et mondial a été joué à Lorient dans un ancien cinéma de 350 places. L'ouverture du Grand Théâtre, en avril dernier, a changé largement la donne, puisque le bâtiment propose 1 040 places confortables et un plateau qui compte parmi les plus larges et profonds de France. Passé centre dramatique national l'an dernier, le CDDB y a naturellement sa place, d'autant que l'État a accompagné financièrement la construction de la nouvelle salle.

Pour l'ouverture de la première saison, le directeur du théâtre de Lorient, Éric Vigner, reprend une pièce de Roland Dubillard, créée en 1972 par la compagnie Renaud-Barrault. L'auteur des Diablogues et de La maison d'os est considéré comme un "des plus grands dramaturges du comique". "...Où boivent les vaches" pose "le questionnement sur le statut de l'artiste".

L'artiste en question est chargé, par le gouvernement, à titre de récompense pour son oeuvre passée, de réaliser la fontaine de Médicis qui existe déjà dans le jardin du Luxembourg... "Si on ne peut pas refaire ce qui a déjà été fait par d'autres, qu'en est-il de ce que l'on a déjà fait soi-même, comme continuer son oeuvre sans la reproduire ?", s'interroge Éric Vigner.

Le metteur en scène aime Dubillard : "Je suis entré par hasard dans sa maison, par la petite porte, à la fin de l'adolescence, et j'y suis resté." Il place d'ailleurs l'auteur d' "...Où boivent les vaches." dans son panthéon personnel, au côté de Marguerite Duras, dont il a adapté plusieurs pièces. C'est avec la dernière, Savannah Bay, qu'il avait ouvert la saison dernière de la Comédie-Française. "J'ai eu la chance de connaître les deux, en chair et en os. C'est une histoire de famille. Il y a la famille Dubillard comme il y a celle de Duras."