Ouest France · 14 mars 2012 · LA PLACE ROYALE

Ouest France · 14 mars 2012 · LA PLACE ROYALE
Corneille est universel.
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14 Mar 2012
Ouest France
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14 mars 2012

La Place royale au théâtre de Morlaix

Dans le cadre du mois classique, Jean-Yves Gourvès programme la dernière mise en scène d'Éric Vigner, une pièce de Corneille, audacieuse et épurée.

Une pièce moderne

Sur la place volage du Marais, Éric Vigner plonge dans le Paris du XVIIe siècle, un coin de la capitale qui semble protéger la jeunesse dorée de tout, sauf d'elle-même. Alidor aime Angélique qui l'aime en retour, mais il ne peut se faire à l'idée du mariage qui serait une aliénation de sa liberté. Comment concilier amour et liberté ? Avec La Place royale, le jeune Corneille trouve en Alidor, l'amant plus que parfait qui sacrifie son amour au nom de la liberté. Dans sa mise en scène, Éric Vigner inscrit cette question cornélienne dans la société d'aujourd'hui. Naît une pièce moderne, portée par de jeunes acteurs étrangers de sa nouvelle Académie lorientaise.

Alexandrins

Le directeur du théâtre de Lorient signe la mise en scène pour son auteur fétiche, le redoutable Pierre Corneille, auquel il voue une admiration sans borne pour être le père du théâtre classique. Résultat ? Un agréable tourbillon des sentiments et rhétorique autour de la maîtrise de soi, entre la liberté individuelle et le don de sa vie à une femme. Avec des fulgurances bâties en douze pieds, comme des confidences sur un ton très actuel.

Vérités humaines

Entre le genre codé par la rime, et l'atmosphère dégagée, le décor est une esquisse de pierres et de vitres qui profilent une ville nouvelle et fait penser aux éléments de Buren entre lesquels se glissent les comédiens. Jusqu'au bal, une sorte d'opéra étiré pour évoquer une société de plaisirs et d'intrigues. C'est de cette façon que Corneille assène quelques vérités humaines.

Corneille appartient à tout le monde

La distribution reflète bien la mixité de la société d'aujourd'hui. Elle nous montre également combien Corneille est universel. Qu'importe la culture d'origine, le dramaturge du XVIIe siècle s'adresse à chacun d'entre nous. La Place royale reste la plus belle pièce de cette période.