Le Télégramme · 13 mars 1997 · LE FUNAMBULE

Le Télégramme · 13 mars 1997 · LE FUNAMBULE
Jean Genet ce soir au théâtre.
Presse régionale
Avant-papier
13 Mar 1996
Le Télégramme
Langue: Français
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Le Télégramme

13 mars 1997

Sous la direction du metteur en scène ÉRIC VIGNER, LAMBERT WILSON jouera ce soir les récitants. À 20h30, au CDDB, le comédien lira un texte de JEAN GENET: LE FUNAMBULE. Un exercice d'équilibre.

"Le fil conducteur de la saison théâtrale, cette année, est la question de l'art et de la création. C'est tout LE FUNAMBULE, dit ÉRIC VIGNER. Ce texte, écrit en 1958 à la suite d'une rencontre avec la funambule allemande Camilla Meyer, est considéré comme une pièce maîtresse de l'oeuvre de Jean Genet. "En proposant au public d'écouter la lecture de ce texte, l'objectif n'est pas de faire un spectacle abouti. Ce qui me plaît dans l'idée, c'est que ça puisse donner envie aux gens de lire Genet" avoue le directeur du théâtre.

Rencontre à Avignon

ÉRIC VIGNER et LAMBERT WILSON se sont rencontrés il y a dix ans sur le tournage des Chouans. Ils se sont retrouvés l'été dernier, à Avignon, à l'occasion de la présentation de Brancusi contre Etats-Unis. "Je préparais la programmation du CDDB. J'ai demandé à Lambert s'il accepterait de participer à cette lecture. Il m'a répondu oui. Je pense qui nous avions une envie commune, un désir commun" raconte Eric VIGNER.

"À Avignon, j'ai vu le spectacle d'Éric. Je l'ai trouvé passionnant. J'en ai beaucoup parlé autour de moi. Il pose des questions que je n'avais jamais entendu formulées auparavant, un peu comme dans LE FUNAMBULE. Quand on a du mal à exprimer les choses qui vous émeuvent, ça procure toujours un énorme plaisir de les entendre magnifiquement dites" confie LAMBERT WILSON. "Je ne connaissais pas ce texte avant la proposition d'ÉRIC VIGNER. D'ailleurs, je n'avais gardé de JEAN GENET que de vagues souvenirs d'adolescent. LE FUNAMBULE m'a donné envie d'aller à la découverte de cet auteur parce qu'il parle de choses concrètes qui peuvent avoir des prolongations pour tout homme qui veut se dépasser, exister" poursuit le comédien, qui, ce soir, va s'adonner à un exercice auquel il n'est pas vraiment habitué.

Cinéma et chanson

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir de multiples cordes à son arc. Fin août, on le verra à l'affiche de Marquise, auprès de Sophie Marceau et Bernard Giraudeau. Depuis le début de l'année, il tourne avec Alain Resnais, dans On connait la chanson, comédie sur l'incommunicabilité et les apparences, écrite par Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. LAMBERT WILSON prépare également un spectacle musical dédié aux plus belles chansons du cinéma français des années 30 à 60, Démons et merveilles. Mis en scène par Tilly, il sera présenté au théâtre des Abbesses, à Paris, au mois d'avril.