Le Télégramme
16 novembre 1996
Les paroles donnent des ailes
Salle comble au CDBB pour la lecture des OISEAUX d'ARISTOPHANE, dans une adaptation de STÉPHANIE COHEN, mise en espace par Eric Vigner.
"Elvefides et Pisthetairos, deux compères athéniens, ont fui leur cité, rendue invivable par ses querelles intestines, son atmosphère de délation, sa boulimie de procès. Les voici loins de tout, à l'orée d'une forêt. Ils voudraient rencontrer la Huffe, un homme métamorphosé en oiseau, qui pourrait être de bon conseil dans le choix d'un asile tranquille. Et l'idée jaillit, géniale : que les oiseaux fondent entre terre et ciel une vaste cité (coucou les nuées) qui dominerait l'univers en affamant les dieux...".
Les neuf comédiens du "Procès de Brancusi" ont procédé à cette lecture.
"Il existe chez eux un esprit de troupe, explique Eric Vigner., qui leur donne une connivence immédiate. De plus, ils disposent de registres théâtraux très différents. Il s'est créé entre ces comédiens et leurs spectateurs un lien de reconnaissance affectueuse. Le public participe très activement à l'esprit de théâtre et redemande les mêmes acteurs dans des situations différentes".
Du théâtre pour aveugle
Une lecture sans mise en scène, qui serait d'ailleurs difficile. Mais le texte, porté par la conviction, le plaisir et le talent des comédiens, a suffi à transporter ce soir un public ravi, en prise avec son imaginaire.
Une jolie pierre de plus à l'édifice théâtral qui jaillit joyeusement et fortement du sol lorientais.