Hugo · Vigner
L'édit
Sep 1998
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BOUTEVILLE, décapité pour l'exemple

Il y eut, aux premiers temps de la répression, des condamnations pour l'exemple. FRANçOIS DE MONTMORENCY, comte DE BOUTEVILLE, toujours en quête de bagarre, sur les champs de bataille comme en ville, était un champion du duel. On lui en attribue plus de vingt, dès l'âge de vingt-huit ans. Son attitude est provocante : il défie l'Église et le Roi, lançant und fois un démenti à un rival au beau milieu d'une messe le jour de Pâques, provoquant une autre fois un duel le jour même où LOUIS XIII signe un édit répressif. Condamné à mort par contumace, il échappe à la sentence en trouvant refuge en Belgique. Mais en 1627, il ne résiste pas à l'attrait d'un défi lancé par le marquis DE BEUVRON. il revient à Paris. Chaque adversaire est asststé de seconds : le comte DES CHAPELLES et le sieur DE LA BERTHE pour BOUTEVILLE, le marquis DE BUSSY D'AMBOISE et BUQUET pour BEUVRON.

Le 12 mai 1627, ils se retrouvent place Royale (actuelle place des Vosges, à Paris). BUSSY est tué par DES CHAPELLES et LA BERTHE par BUQUET. Ses compagnons s'enfuient à l'étranger mais BOUTEVILLE et DES CHAPELLES se dirigent vers la Lorraine. Arrêtés, ils sont enfermés à la Bastille. Le 21 juin, sous la pression de RICHELIEU, le Parlement prononce un arrêt aux termes duquel BOUTEVILLE et DES CHAPELLES auront la tête tranchée en place de Grève : la sentence fut exécutée le lendemain.
PIERRE LACAZE, Du duel à l'escrime, Gallimard 1991