Elle (à Paris) · Décembre 2006 · JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE

Elle (à Paris) · Décembre 2006 · JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE
Interview de Catherine Jacob.
Presse régionale
Avant-papier
Déc 2006
Elle Paris
Langue: Français
Tous droits réservés

ELLE à Paris

décembre 2006 / janvier 2007

Jusqu'à ce que la mort nous sépare

Un fils retrouve sa mère et son amour de lycée autour de l'urne funéraire de la grand-mère. Une pièce courte et réjouissante de Rémi De Vos. La mise en scène d'Éric Vigner en fait un petit bijou insolite, psychédélique même où chaque mouvement semble étudié. Les comédiens s'en donnent à coeur joie, et Catherine Jacob (lire interview) est formidable en mère étouffante et décalée.

Catherine Jacob: "C'est une crapulerie !"

Comment définir la pièce ? Comédie dramatique?

C.J. : "Moi, quand j'ai reçu la pièce, j'ai vu la noirceur du sujet. Il se trouve que la situation obsessionnelle, répétitive et impitoyable crée un petit énervement comique mais en réalité pour moi ce n'est pas tellement drôle. C'est l'auberge espagnole : on pioche ce qu'on veut mais il y a des paquets de textes qu'on peut se prendre dans les naseaux. Rémi De Vos a eu envie d'écrire une chose amusante mais enfin, il dit des trucs terrifiants. Moi je pense que c'est une crapulerie, cette pièce. Ça vous prend par la main mais ça vous attrape aussi un pied, vous jette en l'air, vous reprend et ça ne vous donne pas forcément le mode d'emploi."

De quoi est-il alors question ?

C.J. : "Les premières vingt minutes, on doit être très désarçonné. Éric Vigner, le metteur en scène, a tout fait pour ça. Il ne veut surtout pas que l'on comprenne. On arrive à sec dans une situation abstraite. On saisit quand même que l'on revient d'une crémation, avec un triangle grand-mère, mère et fils, et que la mère fout sa merde en disant « Ah, j'ai vu ta copine, elle va peut-être passer ». L'autre est tétanisé. Voilà, il va y avoir quatre personnages dont un virtuel. Le personnage masculin est un petit garçon, un non-homme, un ado attardé, à la croisée des chemins entre trois femmes. Mais tous les hommes ne sont-ils pas des ados attardés?"