Bubbly2.wordpress.com · 26 mars 2008

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"C’est une suite, une série de boucles, comme une suite de Bach repris à l’ infini"
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26 Mar 2008
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26 mars 2008

KOLTÈS à Atlanta

"Koltès en anglais, c’est presque mieux", me confiait hier matin Éric Vigner, directeur artistique du théâtre national de Lorient, de passage à Atlanta pour mettre en scène Dans la Solitude des Champs de Coton, une des pièces de théâtre majeures de Bernard-Marie Koltès.

En anglais, cela donne In the Solitude of Cotton Fields. La première représentation sera donnée le 24 avril au théâtre 7 Stages d’Atlanta. Elle marquera le début d’un projet ambitieux, the US Koltès project, qui vise à monter six œuvres de théâtre de Koltès sur dix ans et à offrir une nouvelle traduction de l’œuvre entière (pièces de théâtre, romans, correspondance, etc.) de ce dramaturge décédé il y a presque vingt ans.

À l’origine de ce projet, un acteur, Isma’il ibn Conner qui s’est découvert une véritable passion pour Koltès, et une affinité telle avec ses œuvres qu’il a décidé de faire de leur traduction le projet d’une vie. Armé de quelques rudiments de français, il se lance dans ce difficile travail de traduction, presqu’au "feeling", aidé de son instinct d’acteur et du soutien du frère de Koltès, François Koltès, qui lui donne carte blanche.

Dans la solitude des champs de coton est une œuvre complexe, plus un morceau de littérature qu’une véritable pièce de théâtre au sens classique. Un monologue coupé en deux, centré sur l’idée de désir entre deux entités, le "dealer" et "le client" qui se cherchent et s’affrontent, et sur la notion de "deal" pour entretenir un commerce "à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, indépendamment des heures d’ouverture réglementaires des lieux de commerce homologues, mais plutôt aux heures de fermeture de ceux-ci."

"C’est une suite, une série de boucles, comme une suite de Bach repris à l’ infini", commente ÉRIC VIGNER. D’où la difficulté de la traduction, qui se doit de respecter la musicalité de la phrase et trouver le mot juste.

Le choix du lieu, disait Koltès - qui était imprégné de culture américaine - peut être associé au travail des Noirs du temps de l’esclavage. D’où son titre. Ironie du sort, donc, qui veut que cette pièce trouve une nouvelle dimension dans le sud des États-Unis, dans une ville, Atlanta, encore tant imprégnée de tensions raciales mais aussi désireuse de les reconcilier.