Le Télégramme · 28 avril 2010 · LE BARBIER DE SÉVILLE

Le Télégramme · 28 avril 2010 · LE BARBIER DE SÉVILLE
Rencontre avec Neritan Liçaj, comédien albanais.
Presse régionale
Avant-papier
28 Apr 2010
Le Télégramme
Langue: Français
Tous droits réservés

Le Télégramme

28 avril 2010 · Isabelle Nivet

Rencontre avec un comédien albanais

ÉRIC VIGNER a donné, hier soir, la première des trois représentations du Barbier de Séville, au Grand théâtre, avec des comédiens albanais.
Rencontre avec Neritan Liçaj qui joue Bartholo.

Pouvez-vous nous raconter comment se sont passés les premiers contacts avec ÉRIC VIGNER?
En 2007, ÉRIC VIGNER est venu en Albanie voir les conditions de travail, rencontrer des acteurs. Il nous avait vus jouer dans le même spectacle, Helidon, qui joue le rôle de Figaro et moi. Quand nous avons commencé le projet, nous n'étions pas sûrs d'aller en France, et en 2009, nous avons appris que nous allions aller à Lorient, c'était une assez belle nouvelle.

Avez-vous été surpris de son approche, par rapport au théâtre que vous avez l'habitude de pratiquer?
Même si nous venons plutôt d'une autre école, celle du théâtre russe, découvrir d'autres techniques est intéressant, et ça ne nous empêche pas de comprendre. Nous sommes habitués à travailler beaucoup sur la table, mais là, nous sommes passés très vite sur la scène, et ça ne nous a posé aucun problème. Ça a été beaucoup de plaisir. Découvrir de nouvelles techniques permet d'enrichir notre bagage professionnel.

Comment définiriez-vous le théâtre en Albanie par rapport au théâtre en France?
Le théâtre albanais, c'est un théâtre psychologique, qui s'appuie sur la réalité, c'est l'école de l'Est, les théories de Stanislavski. Ici, c'est l'école occidentale, un théâtre à la Brecht. Les deux écoles sont merveilleuses et se complètent. Avec Éric, nous avons découvert d'autres manières: des costumes d'inspiration traditionnelle, qui, stylisés, deviennent modernes, et le partage de la scène avec des musiciens que nous avons beaucoup appréciés. C'est génial d'avoir de la musique en live sur scène! Le décor, aussi, qui synthétise bien le propos. Nous n'utilisons pas tellement cette manière moderne, aussi, avons-nous été très enthousiastes...

Comment avez-vous travaillé avec ÉRIC VIGNER? Avez-vous pu faire des propositions?
Tout a été très harmonieux et continue encore à l'être avec l'équipe technique. Même si nous n'avons pas encore rencontré le public, nous pouvons dire que l'engagement des techniciens est comme un thermomètre de l'enthousiasme! Tout ça, c'est grâce à Éric qui est toujours prêt à écouter notre avis. Il ne donne jamais d'ordres, mais fait des propositions, et c'est ensuite à nous de trouver la manière de développer notre rôle, chercher des attitudes...

Étiez-vous déjà venus en France?
Certains non, moi j'étais venu une fois à Paris, jouer Victimes du Devoir, de Ionesco, mais nous avions tous très envie de connaître l'Occident. L'Albanie, c'est un pays très balkanique, très différent, mais qui partage avec votre région un grand sens de l'hospitalité...