Le Télégramme · 7 octobre 2009 · SEXTETT

Le Télégramme · 7 octobre 2009 · SEXTETT
Le décor, le son, l'interprétation et l'écriture.
Presse régionale
Critique
Isabelle Nivet
07 Oct 2009
Le Télégramme
Langue: Français
Tous droits réservés

Le Télégramme

7 octobre 2009 · Isabelle Nivet

ÉRIC VIGNER met le désir en scène

Sextett, une cornédie à huis dos dans laquelle le héros, Simon, est la proie du désir de cinq créatures fémines.

C'est dans le décor de JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE, créé en, 2006, que se déroule l'action de cette pièçe mise en scène par ÉRIC Vigner. Un appartement au design très seventie, qui occupe toute la largeur du plateau et fonctionne toujours aussi bien d'autant plus que le travail des lumières se révèle sophistique et intelligent. Idem pour les costumes, dont la fausse simplicité regorge de détails presque invisibles, mais qui signent les personnages avec une grande subtilité.

Le son d'OTHELLO VILGARD

Au son, on retrouve Othello VILGARD qui réalise des illustrations sonores pour ÉRIC VIGNER depluis plusieurs années. Il n'hésite pas à appuyer le propos théâtral par une musique plus présente que sur JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE, qui était plus cartoon, plus zapping. Ici, façon ALMODOVAR, la musique plante des climats forts de mélo, dans lesquels OTHELLO VILGARD ose les contrastes marqués.

Le difficle exercice du délire

Côté interprétation, les jeux se révèlent inégaux, même si; avec Vigner, le langage des corps dessine des attitudes à la frontière de la comédia dell'arte. On retiendra la très fine interprétation de la Québécoise Marie-France Lambert, en « chienne », dont le timbre voilé et les postures très mesurées exprirnent parfaitement le désir, dans un mélange de candeur, d'érotisme, de brutalité et de gourmandise.

Côté écriture, petite déception avec le très affûté Rémi de Vos, qui prend là un virage un peu trop serré du côté du déjanté, avec une histoire trop ou pas assez délirante, et mal soutenue par des dialogues parfois creux, abusant de la répétition...