Le Télégramme · 10 octobre 2011 · LA PLACE ROYALE

Le Télégramme · 10 octobre 2011 · LA PLACE ROYALE
Les accents viennent enrichir le classicisme de l'alexandrin.
Presse régionale
Critique
10 Oct 2011
Le Télégramme
Langue: Français
Tous droits réservés

Le Télégramme

10 octobre 2011

Coup de cœur pour LA PLACE ROYALE

Coup de cœur unique, pour La Place Royale, de Corneille, dernière création d'Éric Vigner, avec les sept jeunes comédiens de l'Académie.

Sans doute, l'une des créations des plus abouties du nouveau directeur artistique du Théâtre de Lorient. À commencer par les costumes, dessinés par Vigner styliste : de vrais modèles de haute couture, inventifs, bourrés de références, où de petits détails viennent casser la joliesse et apporter des niveaux de lecture supplémentaires. Une scénographie élégante, avec des panneaux de verre qui composent l'espace, jouant des reflets ou des transparences, réinventant cette place carrée comme un jeu de construction.

Enfin, l'alexandrin, star du spectacle, pourtant d'une sophistication et d'une affectation extrême, se transforme en quelque chose de moderne, chantant, facile à entendre, par la grâce de ces comédiens métissés, dont les accents viennent enrichir le classicisme de cette langue du XVIIe siècle. On pense forcément à L'Esquive dans ces jeux de l'amour et du mensonge, si bien menés par Eye Haidara, sublime Angélique à la peau noire et à la démarche de reine, Hyunjoo Lee, exotique Phyllis dont les intonations coréennes se nouent au phrasé élégant de l'alexandrin, ou encore Isaïe Sultan, juvénile Alidor, dont les inflexions classiques se frottent à une démarche encore enfantine.