L'École des femmes à la Comédie-Française · Odile Faliu · L'ÉCOLE DES FEMMES

L'École des femmes à la Comédie-Française · Odile Faliu · L'ÉCOLE DES FEMMES
Les interprétations et mises en scènes de la Comédie-Française.
Dramaturgie
Odile Faliu
La Comédie-Française
Langue: Français
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L'ÉCOLE DES FEMMES à la Comédie-Française · ODILE FALIU

Première grande comédie de MOLIÈRE entièrement originale en cinq actes et en vers, L'ÉCOLE DES FEMMES fut créée au théâtre du Palais-Royal le 26 décembre 1662, et souleva une double réaction : heureuse de la part du public qui lui réserva le plus grand succès de la carrière de l'auteur, prétexte à des attaques nombreuses de la part de ses détracteurs.

MOLIÈRE tira le sujet de sa pièce d'une nouvelle de Paul Scarron, la Précaution inutile, et s'inspira également de Boccace et des Facétieuses Nuits de l'Italien Straparole. À la création, MOLIÈRE tenait le rôle d'Arnolphe, Mlle de Brie étant Agnès ; les autres rôles étaient tenus par La Grange (Horace), L'Espy (Chrysalde), Brécourt (Alain) et Mlle La Grange (Georgette). La pièce fut jouée 112 fois entre 1662 et 1680.

L'ÉCOLE DES FEMMES entre au répertoire de la Comédie-Française le 13 septembre 1680 ; à ce moment-là, la distribution des rôles était vraisemblablement la suivante : Rosimond (Arnolphe), de Brie (Agnès), La Grange (Horace), Guérin (Chrysalde), Beauval (Enrique), Hubert (Oronte), Brécourt (Alain), Melle La Grange (Georgette).

Après Molière qui jouait Arnolphe en "extravagant", le rôle fut repris par Rosimond, puis Baron. Duchemin, des Essarts, Bonneval jouaient un Arnolphe franchement comique, tandis qu'au XIXe siècle, la tendance s'inverse, avec Provost (1831) ou Got (1873). Au XXe siècle, on notera les interprétations de Fernand Ledoux (1935), Jean Meyer (1959).

Agnès, face à Arnolphe, est un rôle traditionnellement réservé aux débuts, mais il fut parfois interprété par de grandes actrices ayant largement dépassé l'âge du personnage. Ce fut le cas de la première titulaire, Melle de Brie, réclamée par le public dans ce rôle jusqu'à sa retraite. Il fut interprété de façon marquante notamment par Mlle Doligny (1766), Mlle Mars (1799), Mlle Bourgoin (1801), Émilie Dubois (1853), Suzanne Reichenberg (1868), Berthe Bovy (1922), Danielle Ajoret (1959).

La mise en scène marquante de Jean-Paul Roussillon à partir du 7 mai 1973 était l'avant-dernière présentation de L'ÉCOLE DES FEMMES à la Comédie-Française. Elle réunissait, dans des décors et costumes de Jacques Le Marquet, Pierre Dux / Michel Aumont (Arnolphe), Isabelle Adjani (Agnès), Raymond Acquaviva / Michel Duchaussoy (Horace), Jean-Paul Moulinot (Alain), Denise Gence (Georgette).

La dernière présentation de la pièce date du 17 décembre 1983, couplée avec la Critique de L'ÉCOLE DES FEMMES, dans une mise en scène de Jacques Rosner, décors et costumes de Max Schoendorff, avec Jean Le Poulain (Arnolphe), Nathalie Bécue (Agnès), Gérard Giroudon (Horace), Jacques Sereys (Chrysalde), Guy Michel (Alain), Paule Noëlle (Georgette), Jacques Destoop (Enrique), Louis Arbessier (Oronte), Yves Gasc (le Notaire).

Hors Comédie-Française, il convient de citer les interprétations marquantes de Lucien Guitry, en 1924, de Louis Jouvet face à Madeleine Ozeray (1936) puis à Dominique Blanchar (1946) dans sa propre mise en scène au Théâtre de l'Athénée, ainsi que celle de Georges Wilson (TNP, 1959).

Plus récemment, on rappellera les mises en scène d'Antoine Vitez (Théâtre de l'Athénée, 1978) avec Didier Sandre, de Bernard Sobel (Théâtre de Gennevilliers, 1985) avec Philippe Clévenot, de Marcel Maréchal (Théâtre de la Criée, Marseille, 1988), de Jean-Luc Boutté (Théâtre des Célestins, Lyon, 1992) avec Jacques Weber et Isabelle Carré. La pièce fut réalisée à deux reprises pour la télévision, par Jean Fléchet, en 1966, et en 1973 par Raymond Rouleau.

Sixième parmi les pièces les plus jouées de MOLIÈRE, l'École des femmes a été représentée 1586 fois à la Comédie-Française à ce jour.