7 à Paris · 23 octobre 1991 · LA MAISON D'OS

7 à Paris · 23 octobre 1991 · LA MAISON D'OS
C'est beau, c'est drôle, vivifiant et inattendu.
Presse régionale
Critique
Emmanuel Dayde
23 Oct 1991
7 à Paris
Langue: Français
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7 à Paris

23 octobre 1991 · EMMANUEL DAYDE

Le pétillant petit dernier : ÉRIC VIGNER

S'il n'avait fallu voir qu'un seul spectacle l'an dernier, ç'aurait été celui-là: La Maison d'Os de Roland Dubillard, tourneboulée par Eric Vigner et sa jeune troupe de copains, baptisée compagnie Suzanne M. La Maison d'os, c'est du théâtre:
1) pour ceux qui n'aiment pas le théâtre;
2) pour ceux qui ne l'aiment plus;
3) pour ceux qui ne savent même pas à quoi ça ressemble.

Installé dans une vieille usine à matelas, Eric Vigner avait fait de La Maison d'os non plus une pièce, mais un deux-pièces. Dans ce vieux truc tout défoncé, on grimpait d'étage en étage au fil des actes et des distributions de vin chaud, pour suivre les péripéties pitoyables d'un maître faisant l'imbécile sur son lit de mort, tandis que tout son personnel se livre à une fête effrénée.

Les serviteurs se tripotent avant de tomber dans un trou, les architectes se prennent des gravats plein les yeux, et le vieux maître joue à la poupée avant de se faire taper par sa femme de chambre. C'est beau, c'est drôle, vivifiant et inattendu. On voudrait emménager tout de suite dans cette «Maison d'os», boire du vin chaud, rester là et oublier Palerme, la vie dans les plis et le métro. Bravo! Que d'os!