Ici · Vivre à Montréal · Septembre 2002 · LA BÊTE DANS LA JUNGLE

Ici · Vivre à Montréal · Septembre 2002 · LA BÊTE DANS LA JUNGLE
Éric Vigner travaille au dépassement des images au théâtre.
Presse internationale
Avant-papier
Amélie Giguère
Sep 2002
Ici
Langue: Français
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Ici · Vivre à Montréal

Septembre 2002 · Amélie Giguère

Le plasticien signe

Alors que débute à la Comédie-Française sa mise en scène de Savannah Bay, de MARGUERITE DURAS, ÉRIC VIGNER nous offre LA BÊTE DANS LA JUNGLE.

Adaptée pour la scène par James Lord, la nouvelle de Henry James intitulée LA BÊTE DANS LA JUNGLE fut traduite par MARGUERITE DURAS. Et s'il voulait réunir à nouveau deux comédiens qu'il avait dirigés dans Rhinocéros de Ionesco - Jean-Damien Barbin et l'actrice d'origine autrichienne Jutta Johanna Weiss -, VIGNER a aussi choisi de monter La bête parce qu'il affectionne particulièrement la plume de DURAS, avec qui il a eu la chance de travailler.

Rappelant le mythe grec de Narcisse, La bête dans la jungle raconte l'histoire d'un amour impossible entre deux personnages, Catherine Bertram et John Marcher. Dans l'attente d'un événement extraordinaire, du surgissement d'une bête noire cachée qui le sublimera ou le détruira, Marcher demandera à Catherine de veiller avec lui. Le temps d'une vie s'écoulera...

Plasticien de formation, ÉRIC VIGNER fuit les espaces vides et les signes stériles. Il pense la mise en scène en termes d'atmosphères, de parcours visuels et sonores et d'images qui ne pourraient jamais n'être qu'illustratives. "Je travaille au dépassement des images au théâtre. J'essaie de placer le spectateur dans une position où, grâce à un cheminement et avec l'expérience de sensations, il se retrouve face à lui-même."

Une histoire de l'art plastique en Europe, du XVIIe siècle à aujourd'hui, brossée à grands traits, accompagne les six tableaux du récit. Cherchant à évoquer la courbe de vie du personnage masculin et à modifier le regard du spectateur, habitué à voir le monde par une fenêtre rectangulaire, VIGNER a conçu un cadre de scène en forme de voûte, comme on en trouve dans les oeuvres peintes de la fin du Moyen Âge. "Le public ne constitue jamais une masse, affirme-t-iI. J'essaie de créer des œuvres ouvertes pour que chacun puisse y imaginer sa propre histoire."