Le Télégramme · 13 octobre 2006 · JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE

Le Télégramme · 13 octobre 2006 · JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE
Le spectacle doit beaucoup à son décor, à l'inspiration années soixante-dix.
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13 Oct 2006
Le Télégramme
Langue: Français
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Le Télégramme

13 octobre 2006

Les secrets d'un décor de théâtre

La pièce de Rémi de Vos, Jusqu'à ce que la mort nous sépare, jouée au Grand Théâtre jusqu'à demain, a été mise en scène par Éric Vigner, le directeur du CDDB. Entre complot et boulevard, le spectacle doit beaucoup à son décor, à l'inspiration années soixante-dix. Karine Chahin, architecte, assistante à la scénographie, en raconte l'histoire.

Comme bien souvent dans les projets d'ÉRIC VIGNER, c'est une histoire d'amitié et de hasard qui est à l'origine de l'arrivée de Karine Chahin sur les décors de la pièce. Elle est architecte, n'avait jamais réalisé un décor de théâtre, mais son travail très pur va jusqu'au bout du design, jusqu'au petit détail de déco. Elle avoue que ce projet l'a emmenée là où elle ne s'attendait pas.

Un lieu intriguant

Au début de l'été, ÉRIC VIGNER sait déjà qu'il veut un décor un peu décalé, une idée soixante-dix. Avec Karine, ils s'échangent des photos d'intérieurs d'époque, entre Ibiza pop, appartement d'architecte et maison californienne. Ils partent rapidement sur l'idée de ces grands sofas encastrés dans des living sur plusieurs niveaux. Peu à peu, les dessins s'éloignent de la pure reproduction pour devenir "une idée de...". L'univers se dessine, épuré, hors du stéréotype.

Pantone sur bâche "On est entre le show, room, le salon, le couloir, un plateau télé, un appartement désaffecté. On a voulu le côté faux, on veut voir que c'est un décor !". Une fois la maquette validée, Karine a travaillé en binôme avec Joseph Le Saint, régisseur général du CDDB. Le papier peint psychédélique est un motif de Pantone retravaillé par Karine et le mur de pierres est constitué de photos numériques collées sur des panneaux.

45 minutes de montage

Les contraintes techniques sont terribles. Il faut pouvoir passer de 16,20 m de long à Lorient à 10 m à Marseille et, pour le Théâtre du Rond-Point, à Paris, le décor doit pouvoir être démonté en 45 minutes, car la pièce est jouée en alternance. Tout est donc découpé en caissons de bois, par modules transportables par deux personnes. La partie centrale est toujours conservée, ce sont les côtés qui sont plus ou moins longs. Les stores à lattes, qui jouent un rôle comique, ont été commandés sur mesure dans un magasin de stores californiens. Et, petit clin d'oeil, le frigo a été chiné à Lorient !