Le Télégramme · 17 mai 2006 · PLUIE D'ÉTÉ À HIROSHIMA

Le Télégramme · 17 mai 2006 · PLUIE D'ÉTÉ À HIROSHIMA
Rencontre avec les acteurs de PLUIE D'ÉTÉ À HIROSHIMA
Presse régionale
Avant-papier
17 Mai 2006
Le Télégramme
Langue: Français
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Le Télégramme

17 mai 2006

Rencontre avec les acteurs de PLUIE D'ÉTÉ À HIROSHIMA

À la mi-temps des neuf dates programmées pour la nouvelle création d'Éric Vigner et du CDDB au Grand théâtre Pluie d'été à Hiroshima, le couple interprété par ATSURO WATABE et Jutta Johanna Weiss s'est confié, en compagnie d'Éric Vigner et d'Hélène Babu, interprète de la Pluie d'été à Hiroshima.

ATSURO WATABÉ, 38 ans, est un acteur de cinéma célèbre, et primé... au Japon. La rencontre d'Éric et ATSURO s'est faite, il y a deux ans, à Tokyo. À aucun moment, ni l'un ni l'autre, n'ont pensé aux difficultés possibles... ATSURO n'a jamais fait de théâtre, il ne parle pas français. "J'ai dit oui pour le côté français du projet, sans calcul, sans peur". Il arrive à Paris en janvier, un délai très court pour se préparer au rôle, alors qu'au Japon, il travaille six ou sept mois à l'avance. Il a découvert le rapport français au théâtre, ses questionnements, avec étonnement.

Une aventure humaine et artistique

Son rôle, il l'a abordé physiquement : "C'est presque plus facile d'exprimer les choses sans la langue, avec son coeur, son corps, son visage, sa voix". À la première, lors du salut, il semblait très ému, il le confirme : "Tout le travail des mois derniers, toutes les questions, toute notre histoire, tout est remonté d'un coup, créant l'émotion". Ce travail inhabituel s'est fait par le biais d'une confiance intuitive très forte, comme le confirme Jutta : "On se connaît, on se reconnaît, par le non-dit, c'est souterrain. Nous avons deux cultures différentes, deux manières de travailler différentes, nous avançons par petits bouts".

Un partage avec le public

"On se comprend sans forcément partager le sens de la langue", dit Éric Vigner. "L'écriture de Duras a besoin du sentiment et du jeu pour prendre sa force. Ce jeu évolue au fur et à mesure des représentations. Pas évident de trouver ses marques sur un plateau où le rapport avec le public est aussi proche", dit Hélène Babu. "On devine les spectateurs, ça fait peur mais c'est agréable aussi, c'est une énergie qui monte, qui nourrit au pied...".