Ouest France · 2 novembre 2001 · LA BÊTE DANS LA JUNGLE

Ouest France · 2 novembre 2001 · LA BÊTE DANS LA JUNGLE
ÉRIC VIGNER montre tout son savoir-faire de scénographe.
Presse régionale
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02 Nov 2001
Ouest France
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Ouest France

2 novembre 2001

Création d'ÉRIC VIGNER au Centre dramatique de Bretagne . LA BÊTE DANS LA JUNGLE rugit à Lorient

ÉRIC VIGNER reprend l'adaptation que MARGUERITE DURAS avait faite, en français, d'une nouvelle de Henry James, LA BÊTE DANS LA JUNGLE. Cette création ouvre la saison du Centre dramatique de Bretagne au théâtre de Lorient.

ÉRIC VIGNER avait créé La Pluie d'été à Brest en 1995 et avait rencontré MARGUERITE DURAS à cette occasion. Le directeur du Centre dramatique de Bretagne refait une incursion dans l'écriture de la femme de lettres. Le procédé est indirect, puisqu'il s'agit au départ d'un texte datant de 1904, écrit par Henry James, auteur américain naturalisé anglais à la fin de sa vie. Mais DURAS, comme James, aime explorer les failles de la mémoire et pousse l'amour aux limites de l'extrême dépouillement.

L'action de LA BÊTE DANS LA JUNGLE se situe dans un château écossais. C'est là qu'un homme et une femme se retrouvent dix ans après une première rencontre en Italie. Lui se sent porté par un destin qu'il ne parvient pas à définir; elle choisit de l'accompagner dans son impossible quête.

Valeur sûre de la création théâtrale contemporaine, ÉRIC VIGNER reprend deux acteurs qu'il avait fait jouer en début d'année dans la récréation du Rhinocéros de Ionesco. Jutta Johanna Weiss et Jean-Damien Barbin sont particulièrement à leur affaire dans la montée dramatique d'une intrigue qui ressemble étrangement à la vie et à la difficulté pour chacun d'aller au coeur de ses émotions.

En six tableaux, ÉRIC VIGNER montre tout son savoir-faire de scénographe. Très riche, lourd et gorgé de couleurs au début de la pièce, le décor s'allège au fur et à mesure que les acteurs et leurs sentiments se dévoilent. L'espace scénique est utilisée à son maximum, tant dans sa hauteur (un escalier gigantesque) que dans la profondeur de champ poussée très loin. Les effets sonores (musiques et chansons) sont aussi très présents. On entend ici et là rugir la bête, sans jamais la voir. Mais elle est là, qui guette...