Marseille L'Hebdo · 08 novembre 2006 · JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE

Marseille L'Hebdo · 08 novembre 2006 · JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE
Interview avec Catherine Jacob.
Presse régionale
Avant-papier
Gilles Rof
08 Nov 2006
Marseille l'hebdo
Langue: Français
Tous droits réservés

Marseille L'Hebdo

08 novembre 2006 · Propos recueillis par GILLES ROF

"C'est pas du Feydeau !"

Catherine Jacob, mère manipulatrice dans un triangle familial imaginé par RÉMI DE VOS. On la voit beaucoup au cinéma et souvent à la télé. Mais Catherine Jacob aime aussi se lancer dans des aventures théâtrales. Pour incarner ce rôle de mère dans Jusqu'à la mort nous sépare, créé en octobre à Lorient, elle a répondu à l'appel du metteur en scène ÉRIC VIGNER. Et se retrouve au coeur d'un triangle familial complexe.

Ce titre est glacial... C'est voulu ?

"C'est une petite terminologie qu'on utilise habituellement lorsqu'on parle du mariage... Ici, il y a une relation entre Simon et Anne qui sont amis d'enfance et qui ont eu une relation amoureuse adolescente. Et une relation mère-fils entre Simon et Madeleine, mon personnage.

ÉRIC VIGNER dit que c'est du Feydeau du XXI' siècle...

Non... Rien à voir. Cette pièce est courte, une heure et quart, mais c'est pas un petit boulevard concon classique. C'est une variation sur les conflits mère-fils et mère-belle fille. Ces trois-là ne se sont pas vus depuis un certain temps et se retrouvent le jour de l'incinération de la grand-mère. Il y a un rapport au temps qui passe, à tous les conflits qu'il peut y avoir dans ces cas-là. Ce n'est pas une ode à la famille "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"... C'est plus complexe.

Et ce fantôme de la grand-mère ?

Ce n'est pas un fantôme ! Simon revient avec l'urne encore tiède. C'est très concret... L'incinération est prétexte à la rencontre de trois personnes qui ont des conflits à régler. Ce n'est pas une pièce gentillette, avec un début, un milieu et une fin. C'est plus abstrait. L'écriture de RÉMI DE VOS est très obsessionnelle. La pièce laisse supposer que tout cela est un grand jeu de rôles. On est ce qu'on dit qu'on est, mais on n'est peut être pas... Enfin bref. (elle rit) Démerdez-vous avec ça !

VIGNER et DE VOS sont très proches, comment se situe-t-on face à ce binôme ?

Cela a été transparent parce que DeVos n'était pas là pendant les répétitions. VIGNER est très respectueux du texte. Et nous aussi. On joue les virgules, les points de suspension...

Il faut le jouer comme ça ?

Ah oui... (elle rit) Je vous déconseille de partir tout seul dans les bois avec... C'est très simple d'apparence, mais il faut tenir le canevas bien serré.

VIGNER dit qu'il vous a choisie parce que vous êtes une actrice exceptionnelle !

C'est pas comme ça que j'ai vécu le truc... C'est très gentil mais c'est des conneries.

C'est votre côté petit et grand écran qui l'a intéressé ?

Peut-être... De toute façon il ne m'avait jamais vue au théâtre. Micha Lescot (qui joue Simon, ndlr) est quelqu'un d'exceptionnel pour VIGNER. Et Claude Perron (Anne, ndlr) est un être assez sensationnel. Ils avaient tous bossé ensemble. Moi, je suis l'outsider. Dans la vie, je ne connaissais que DE VOS. À Marseille, d'ailleurs, il y aura Hélène Perron, la soeur jumelle, qui va aussi jouer... C'est très troublant. Surtout avec la folie de la pièce. C'est Claude, mais ce n'est pas Claude : une hallu totale !"