7 à Paris · 15 mai 1991 · LA MAISON D'OS

7 à Paris · 15 mai 1991 · LA MAISON D'OS
D'entrée de jeu, un chef-d'oeuvre
Presse régionale
Critique
E.D.
15 Mai 1991
7 à Paris
Langue: Français
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7 À Paris

15 mai 1991 · E.D.

La Compagnie Suzanne.M est un chou farci

À quoi elle ressemble cette Maison d'Os rêvée par Roland Dubillard dans la pièce de 1962 du même nom ? Si l'on en croit la jeune et joyeuse compagnie Suzanne M., ainsi que son énergique dompteur ÉRIC VIGNER, à une vieille usine à matelas toute défoncée d'Issy-les-Moulineaux. Si, si.

Au rez-de-chaussée, ce sont les spectateurs qui boivent le vin chaud. Au premier étaye, ce sont les serviteurs qui font une nouba d'enfer sur fond de piano bastringue pour l'arrivée d'un jeune novice. Autour d'un sapin qui crève le plafond, il y a une grosse qui pisse dans les coins, des petits jeunes qui se draguent, des architectes qui se félicitent de la solidité des murs (tout en se prenant plein de plâtre dans la gueule), et de joyeux fêtards parsemés de confettis qui n'arrêtent pas de tomber, puis d'émerger, d'un trou (en plein milieu de la salle !).

Au deuxième étage, où l'on ne monte qu'après l'entracte, c'est la chambre aux flambeaux du maître. Pauvre vieux maître, toujours allongé en peignoir dans son grand lit, qui se fait tabasser et insulter par ses serviteurs. Mais personne ne peut avoir la peau de la Maison d'Os.

C'est le premier spectacle de la compagnie Suzanne M.: d'entrée de jeu, chef-d'œuvre. Parce que des comme ça, vifs et joyeux, tourneboulants, rapides, inattendus, remplis de musiques vulgaires et célestes, on n'en voit pas deux par an. Alors quand il sera repris en février au théâtre du Campagnol, on est prié de s'y ruer.